J’ai complètement arrêté (sauf en de très rares exceptions) de prendre le petit déjeuner depuis maintenant bientôt 5 ans.
Et je n’ai jamais regretté ce repas que pourtant tant de nutritionnistes qualifient comme le plus important de la journée.
Pourtant, je prenais un certain plaisir à prendre mon petit déjeuner. Je faisais typiquement partie de ceux qui apprécient un petit déjeuner bien sucré, le vrai petit déjeuner à la française qui est, en soi, une véritable bombe calorique autant qu’une bombe de glucides.
Et même si ce petit déjeuner pantagruélique me rassasiait sur le moment, j’étais épuisé et affamé à peine arrivé à 11h du matin…
Et comme je suis gourmand, je m’octroyais également un bon repas le soir, que je qualifiais de léger et frugal, mais qui n’en avait que le nom.
Résultat : après des années à ce rythme, j’ai commencé à prendre du poids.
Beaucoup de poids.
Énormément de poids.
Mon corps, comme hors de contrôle, gonflait de tous les côtés, et je commençais à ne plus du tout me reconnaître lorsque je me regardais dans la glace.
Je suis monté une première fois, en 2010, jusqu’à 105 kilos pour 1m70.
Ce qui est le plus terrible quand tu commences vraiment à prendre du poids, c’est que les personnes qui t’entourent, plutôt que de t’aider, prennent plutôt un malin plaisir à t’enfoncer avec des remarques sensées te faire “réagir”.
Je ne compte plus les “Whouaaah ! T’es vraiment laid avec ce bide !”, ou encore les “Faudrait peut-être que tu arrêtes de te laisser aller, non ?”, comme si cette prise de poids était quelque chose que je maitrisais.
Sans oublier, quand je me retrouvais à manger en famille, ou entre amis au restaurant, les regards un peu accusateurs quand tu décides de prendre la carbonara plutôt que la salade fraicheur !
Bref, d’un seul coup, tu te retrouves tout seul avec ton poids et tu ne sais vraiment pas quoi faire pour t’en sortir.
À l’époque, ma réaction a été de me mettre au régime.
Mais alors vraiment au régime très strict.
Je pesais tout sans exception, du petit déjeuner jusqu’au dîner, je ne bouffais quasiment plus rien, et j’étais épuisé en permanence, incapable d’avoir la moindre activité sportive tout simplement (j’allais le découvrir bien plus tard) parce que je n’ingurgitais même pas les calories de mon métabolisme de base.
À force de volonté, j’ai réussi à perdre beaucoup de poids (j’ai une très importante capacité à me faire du mal) : de 105 kilos, je suis descendu à 58 kilos.
Mais à quel prix !
J’étais fatigué et dépressif, et surtout, je m’interdisais absolument tout.
Je n’avais plus aucune vie sociale, par peur de céder à la tentation et de me retrouver à grossir de nouveau.
Pour tout vous avouer, je crois que je n’ai jamais été aussi malheureux qu’à cette période.
Et forcément, au bout de deux ans à me priver, j’ai recommencé à manger, et encore plus qu’auparavant.
C’était comme si, dans ma tête, je rattrapais le temps perdu : il fallait que j’ingurgite le maximum de nourriture pour parvenir à me sentir enfin bien.
Alors bien sûr, je n’étais vraiment pas bien du tout dans mon corps qui recommençait, tout doucement puis de plus en plus vite à s’arrondir.
Mais dans ma tête, j’avais l’impression de me sentir comblé et ça, pour moi, c’était vraiment le plus important.
Résultat : en 2017, je pesais de nouveau un peu plus de 120 kilos.
Et je ne savais absolument plus comment faire pour perdre ce poids qui me faisait horriblement souffrir.
À l’époque, je travaillais comme indépendant pour un grand groupe automobile, et j’allais très régulièrement animer des ateliers dans cette entreprise.
Au mois de janvier 2018, lors d’un de ces ateliers, je réalise qu’une de mes clientes (devenue par la suite une amie) a perdu énormément de poids. Et surtout qu’elle n’a pas du tout l’air épuisée comme je pouvais l’être lorsque je m’imposais une discipline draconienne !
Au contraire, elle est radieuse et pleine d’énergie.
Lorsque je lui demande quel est son secret, et comment elle est parvenue à faire cette transformation, elle a une réponse en apparence toute bête “J’ai arrêté de prendre mon petit déjeuner”.
Elle me dit alors qu’elle s’est mise à pratiquer le jeûne intermittent et que cela consiste en une action très simple : sauter le petit déjeuner. Je ne sais pas ce qui m’a passé par la tête, mais je lui ai dit que je commençais à mon tour le lendemain.
5 ans après, je pèse désormais 68 kilos, et je sais comment réguler mon poids si besoin sans pour autant me mettre en danger comme je le faisais auparavant avec mon régime drastique.
C’est quoi le jeûne intermittent ?
Vous en avez certainement déjà entendu parler, tant cette méthode pour perdre du poids a pris de l’ampleur ces dernières années.
Au point de voir émerger des méthodes, des applis, et même des coachs spécialisés sur le sujet.
Personnellement, j’ai une approche beaucoup plus simple et intuitive du jeûne intermittent que je vais essayer de vous détailler.
Nos journées, en tous cas en Europe, se découpent en 3 repas principaux :
- Le petit déjeuner
- Le déjeuner
- Le dîner
Et traditionnellement, on nous explique que ce que nous devons faire, c’est prendre un gros petit déjeuner, un déjeuner solide, puis un dîner très léger.
Sauf qu’à ce jeu là, j’étais totalement incapable de me réguler.
Et que réfléchir à la composition de chaque repas ne m’amusait pas du tout.
Ce que j’ai trouvé très simple avec le jeûne intermittent, c’est qu’on ne me demandait pas de tout changer !
On ne me demandait qu’une seule chose : supprimer un repas, le petit déjeuner, afin de permettre à notre organisme de récupérer pendant à minima 16 heures consécutives, et lui laisser le temps d’entrer dans un état très particulier : la cétose.
Lorsque le corps est en état de cétose, il n’a plus de sucres à sa disposition pour aller puiser son énergie.
Il va donc la puiser dans une autre réserve : les graisses !
Or, quand on prend ses trois repas par jour, sauf à avoir un contrôle absolu sur son assiette, on ne laisse jamais son corps entrer dans cet état, sauf quand on pratique une activité sportive très régulière.
Et donc, la graisse s’accumule au lieu d’être brûlée par l’organisme.
Bien entendu, on peut décider de sauter deux repas pour n’en garder qu’un seul, ou même faire des jeûnes plus longs.
Personnellement, j’ai préféré après avoir testé plusieurs formules, me limiter au seul petit déjeuner en ajoutant une activité sportive, ce qui me permet de maintenir mon poids, voire même de continuer à en perdre, sans pour autant aborder chaque repas affamé, et donc prendre le risque d’une crise d’hyperphagie.
Le jeûne intermittent et la gestion de l’énergie
J’ai été vraiment surpris lorsque j’ai commencé le jeûne intermittent il y a 5 ans : alors que je m’attendais à être épuisé, comme lors de mes régimes précédents, j’étais en fait plein d’énergie !
Au point d’avoir envie d’aller marcher, courir, bref, au point d’avoir envie de me dépenser.
En fait, il faut savoir que la digestion est un processus qui prend énormément d’énergie. C’est pour cette raison, d’ailleurs, qu’on somnole après un repas : le corps a besoin de se reposer pour digérer tranquillement.
Or, le fait de sauter ce premier repas de la journée a complètement changé les choses, car je me suis d’un seul coup retrouvé avec beaucoup plus d’énergie que j’en avais en mangeant trois repas.
Pourquoi ? Parce que mon corps n’était pas occupé, durant toute la matinée, à digérer.
Ce trop plein d’énergie m’a vraiment permis de me mettre au sport, à la course à pied pour être exact.
Bien entendu, au tout début, j’étais trop gros pour courir, et à chaque fois que j’essayais, je me blessais.
J’ai donc commencé par tout simplement marcher beaucoup, mais vraiment beaucoup. Entre 15 et 20 000 pas par jour, tous les jours.
Non seulement cet exercice m’a permis d’accentuer ma perte de poids, mais m’a aussi renforcé, par exemple au niveau des chevilles.
Et 3 mois après, je pouvais enfin commencer à trottiner.
Où j’en suis après 5 ans de jeûne intermittent
Ma réponse est simple : je n’ai jamais regretté mon petit déjeuner, et je n’ai aucune intention de revenir en arrière.
Le jeûne intermittent est pour moi une variable d’ajustement qui me permet de maintenir mon poids de forme, sans avoir à compter chaque calorie que je mange (même s’il faut quand même faire attention).
Il m’arrive même, lorsque je fais un abus, un gros restaurant par exemple, ou un repas en famille ou entre amis, de sauter le repas de midi suivant également afin de me rattraper en quelque-sorte.
Niveau sport, je me suis vraiment pris de passion pour la course à pied, et notamment pour le trail (alors que j’étais incapable auparavant de faire 1km de randonnée).
J’ai couru mon premier marathon fin 2018, et participé à des ultra-trails comme la SaintéLyon, ou encore l’UT4M.
Et cette année, j’ai de très beaux défis sportifs en préparation.
Enfin, et c’est le plus important, c’est vraiment la pratique du jeûne qui m’a conduit à prendre conscience de la nécessité d’une vie frugale.
Et qu’en allégeant sa vie, ici avec le poids, mais comme je l’ai fait aussi dans plein d’autres domaines sur lesquels je reviendrai, on se sent VRAIMENT beaucoup plus heureux.