Pour fabriquer du savon, il vous faut 3 ingrédients :
- Un corps gras
- De l’eau
- Un agent alcalin (soude ou potasse caustiques
Sauf que si ça a l’air simple, comme ça, sur le papier, bien choisir ses huiles se révèle, pour l’apprenti savonnier, particulièrement complexe !
En effet, toutes les huiles ne se valent pas, ou plutôt, chacune, une fois saponifiée, va donner un savon aux propriétés parfois très différentes. Bref, tout l’art du savonnier, en tous cas une partie de son art, consiste à bien savoir choisir ses huiles pour fabriquer un bon savon.
Dans ce billet, je vous explique les bases qui vous permettront de bien choisir vos huiles pour fabriquer votre savon.
Qu’est-ce qui différencie les huiles en savonnerie ?
Chaque huile possède une teneur en acides gras bien particulière. Or, ce sont ces acides gras qui, une fois saponifiés, vont donner au savon ses propriétés.
Ces acides gras sont au nombre de 8 :
- Acide laurique
- Acide myristique
- Acide palmitique
- Acide stéraique
- Acide ricinoléique
- Acide oléique
- Acide Linolénique
- Acide Linoléique
Une fois saponifiés, ces acides gras vont conférer certaines propriétés au savon :
- La douceur
- Les bulles
- Le pouvoir lavant
- La dureté
- La tenue dans le temps
- Sa capacité à sécher rapidement
- Sa capacité à fondre lentement
Bien choisir son huile est donc essentiel. Et en savonnerie, pour parvenir à un bon savon, il va falloir souvent associer plusieurs huiles entre elles pour parvenir à un résultat optimal.
Quelles huiles associer pour un super savon ?
Huile d’olive ou de tournesol haut oléique
Premièrement, vous aurez besoin d’une huile à haute teneur en acide oléique pour apporter à votre savon de la dureté mais aussi de la douceur.
Mes préférées sont l’huile d’olive, et l’huile de tournesol haut oléique, que je dose généralement à 30% du poids global des huiles, mais on peut en mettre beaucoup plus si on le souhaite.
Huile de noix de coco
Deuxièmement, si vous souhaitez un savon qui mousse, mais aussi un savon crémeux, intégrez dans votre recette de l’huile de noix de coco. Attention à ne pas la doser à plus de 30% du poids des huiles car l’huile de coco est connue pour son pouvoir détergent fort en savonnerie. Elle risque donc d’assécher votre peau.
Un beurre végétal
Troisièmement, un beurre végétal apportera à votre savon beaucoup de douceur et contribuera, grâce aux insaponifiables qu’ils contiennent, à nourrir votre peau en profondeur.
Mes préférés : le beurre de karité ou le beurre de cacao
Et les autres huiles ?
Les huiles végétales sont souvent onéreuses et fragiles. Pour les autres huiles, et notamment pour les huiles fragiles comme par exemple l’huile d’amande douce, l’huile d’avocat, ou encore l’huile de bourrache (et toutes les autres !), je ne dépasse généralement pas les 10 à 20% du poids global des huiles.
D’une part, leur apport au savon final n’est pas significatif comme les autres huiles citées plus haut, mais elles peuvent également, dosées au delà de 20%, contribuer à accélérer le rancissement de votre savon.
Bonjour. Merci pour votre article. Finalement les huiles plus fragiles et chères ne peuvent-elles pas uniquement être ajoutées à la trace comme surgraissage afin d’en garder le maximum de propriétés et d’en utiliser moins ? (je débute en SAF) merci
Bonjour, malheureusement, en SAF, l’ajout d’huiles fragiles à la trace ne permet pas de les préserver puisque la saponification démarre à peine : elles seront forcément attaquées par la soude et seront les premières saponifiées. C’est pour cette raison que pour les huiles fragiles ou chères, je préfère utiliser la saponification au chaudron : l’ajout des huiles de surgras après saponification me permet d’en préserver toutes les qualités.