Il y a quelques jours, je vous donnais la recette de mon savon préféré : le savon de Castille saponifié à froid. Même si je m’amuse à créer des savons extrêmement sophistiqués, j’avoue que je reviens constamment aux savons 100% huile d’olive…
Car sous leur apparente simplicité, les savons de Castille sont des savons complexes, qui ne se livrent pas facilement ! Ils moussent peu, pour certains, ont même une texture gluante, et beaucoup de savonniers n’en font même pas, parce que leur cure est très longue (pour certains près de 9 mois), et que beaucoup de clients n’en veulent pas, préférant des savons ayant les caractéristiques de ceux qu’ils peuvent trouver dans le commerce…
Sauf que les savonnettes du commerce, ou encore les gels douche, sont blindés de tensio-actifs chimiques et que c’est pour cette raison que ça mousse.
Un savon naturel, il faut savoir mettre de côté ses habitudes et le prendre comme il est… Avec l’histoire qu’il a à vous raconter. C’est le cas de mon savon de Castille exfoliant à la rose, dont je vais vous parler aujourd’hui… Mon merveilleux Albine… Un savon qui trouve son inspiration dans mes lectures, dans un roman fabuleux d’Émile Zola, La faute de l’Abbé Mouret.
L’histoire de mon savon « Albine »…

Il faut savoir que j’ai eu de multiples de vies, et que dans l’une d’entre elles, j’ai eu la chance, que dis-je, le privilège, d’être libraire. J’ai toujours voué un amour énorme pour les livres…
Ils sont pour moi des espaces imaginaires, dans lesquels j’ai la possibilité de vivre une multitude d’existences, d’aventures, rien qu’en tournant des pages, bien en sécurité sur mon canapé.
Libraire, j’ai eu la chance de lire énormément de romans… En fait, je crois que la lecture est mon activité favorite depuis que j’ai 4 ans ! Et parmi tous ces romans, il y en a un qui m’a vraiment touché très fort, c’est ce roman d’Émile Zola qui nous raconte l’histoire d’amour totalement impossible entre un jeune abbé de campagne, et une jeune fille un peu sauvageonne, Albine.
Dans ce roman sublime, que je vais tenter de ne pas vous spoiler, nos deux héros réalisent que le seul endroit dans lequel ils peuvent vivre leur passion, c’est une propriété abandonnée, dont la maison en ruines jouxte un magnifique jardin laissé, lui aussi, en friches.
Dans ce jardin, poussent des roses au parfum entêtant et délétère, et je vous assure que des mois après avoir fini de lire ce roman, j’avais encore dans le nez cette odeur pourtant totalement imaginaire.
C’est de là, quand j’ai commencé à imaginer cette recette de savon, que m’est venue l’idée : un savon certes sublime, mais qui peut être aussi synonyme de perdition… (je sais, je suis un infâme romantique !)
Savon Castille exfoliant à la rose : la recette
La recette de ce savon est extrêmement simple, puisqu’il s’agit de la base de ma recette de castille. Pour rappel :
- 100% huile d’olive
- Lessive de soude avec concentration à 40% (pour réduire le temps de cure et éviter l’effet gluant)
Mixer avec un mixeur plongeant jusqu’à la trace (je reviendrai sur ce qu’est la trace dans un autre article).
À cette recette, j’ai ajouté à la trace (qui met plus ou moins 3 minutes avant d’arriver, 100% olive oblige) :
- 10 ml d’huile essentielle de Géranium Rosa
- 10 grammes de Mica naturel pour la coloration Frosty Rose Petal
- 1 cuillère à soupe de graines de pavot pour le côté exfoliant.
Attention, par contre, à ne pas mixer pour bien garder les graines de pavot entières !
Une fois mis en moule, j’ai ajouté sur le dessus des pétales de rose séchés qui m’ont été généreusement offerts…
Après 24h, le savon est bien dur et se découpe parfaitement ! Gardez-le en cure au minimum un mois avant de l’utiliser…
C’est un savon qui est aujourd’hui en permanence dans ma salle de bain : je l’adore, littéralement. Et c’est un savon qui, je vous le garantis, va vous faire aimer les Castille !