C’était quand la dernière fois que vous vous êtes vraiment félicité pour une de vos réussites ?
Que vous avez célébré vos victoires, même les plus petites ?
Que vous vous êtes dit “merci” pour tous les efforts que vous avez accompli ?
Si vous êtes comme moi il y a quelques années, et j’avoue encore aujourd’hui même si je progresse, ça ne doit pas vous arriver souvent.
Pourtant, j’aurais eu dans mon parcours des milliers d’occasions de me congratuler…
Mais, à chaque fois, je préférais regarder le verre à moitié vide plutôt que celui à moitié plein.
Je passais mon temps à scruter les moindres défauts, là où j’aurais pu être meilleur, à réfléchir à ce que j’aurais pu faire pour obtenir de meilleurs résultats…
Bref, je passais mes journées à me dire que j’étais en dessous de mes capacités et que si j’avais vraiment mis tous les moyens à ma disposition, mes résultats auraient été tellement meilleurs.
Et je me retrouvais dans une situation où j’étais terriblement malheureux alors que paradoxalement, je progressais.
Dans cet épisode, je vais vous partager mon hygiène de vie, celle qui m’a permis, désormais, de parvenir à me dire merci, tout simplement, et sans “mais…” qui viendrait le pondérer.
Je ne vous cache pas que ça n’a pas été simple, et que c’est encore un point sur lequel je travaille activement, mais je suis très fier de mes progrès et cet épisode est, pour moi, l’occasion de justement me remercier.
Pourtant, je n’ai pas à rougir de mon parcours professionnel
C’est quoi exactement une vie professionnelle réussie ?
Aujourd’hui, alors que j’ai commencé à travailler il y a un peu plus de trente ans, j’en suis arrivé à la conclusion suivante : une vie professionnelle réussie, c’est celle dans laquelle on ne regrette rien.
Comme je le dis souvent, rien ne me destinait à réussir ma vie professionnelle. Et à 22 ans, j’étais vraiment très mal parti.
À 22 ans, je me suis retrouvé contraint, faute d’argent, d’arrêter mes études universitaires. Même si je travaillais déjà depuis quelques années, pendant mes vacances par exemple, j’avais pu suivre mes cours normalement, grâce à mes bourses d’études notamment.
Je ne roulais pas sur l’or, j’étais complètement autonome puisque mes parents ne m’aidaient pas, mais j’arrivais à m’en sortir et c’était le principal.
Mais un peu après mes 21 ans, le couperet tombe : les revenus de mes parents (qui ne m’aident pas) ont augmenté, et ma bourse d’étude est tout simplement coupée.
D’un seul coup, impossible de payer mon loyer, impossible même de manger, et de continuer à aller à l’université tous les jours. Je suis contraint d’aller travailler.
N’ayant aucune qualification, je trouve un poste de plongeur dans un restaurant (poste que j’ai d’ailleurs vraiment apprécié !), et j’essaie de mener de front mes études et 30 heures de travail hebdomadaire.
Petit à petit, les cours dans lesquels je suis marqué absent s’accumulent, et un an plus tard, je ne valide pas mes diplômes.
Le constat est sans appel, je dois travailler si je veux simplement survivre, et mes études doivent être mises de côté.
Déjà, à l’époque, j’aurais pu me féliciter de ce qui s’était passé : dans un contexte terriblement compliqué, et seul, j’avais réussi à rebondir et à trouver un vrai job pour subvenir à mes besoins et retrouver de la perspective.
Mais je restais focalisé sur le verre à moitié vide : je venais d’abandonner mes études.
Je vous passerai le chaos des années qui ont suivi, mais avec le recul, je peux vraiment me remercier !
Me remercier car j’ai fait preuve d’un instinct de survie remarquable, et surtout, d’une volonté implacable pour progresser.
Parce qu’il n’était pas question pour moi de me laisser sombrer : je voulais vibrer dans mes jobs, et j’étais prêt à tout pour y parvenir.
C’est clairement ce qui m’a donné l’énergie de toujours progresser dans les jobs que j’occupais, et là aussi, je peux vraiment célébrer ma capacité à avancer et à me réinventer en permanence.
Faculté qui n’a pas attendu le digital et les réseaux sociaux pour s’exercer.
Dans tout ce que j’ai fait, que ce soit dans l’exploitation cinématographique, dans la librairie, ou encore dans les trois entreprises que j’ai créées, j’ai toujours eu une obsession : aller le plus loin possible.
Et j’y suis parvenu, moi qui n’avait aucun vrai diplôme.
Encore aujourd’hui, d’ailleurs, je me sens pleinement à ma place, que ce soit dans l’entreprise pour laquelle je travaille, comme dans ce projet de podcast : je reste focalisé sur le fait d’aller le plus loin possible, et ça quoiqu’il arrive.
Oui, j’ai eu un parcours professionnel extraordinaire. Et pourtant, je ne le vois qu’aujourd’hui.
Pendant plus de 30 ans, j’ai passé mes journées à me répéter que j’étais un loser, et que je ne valais pas grand chose.
Ma relation à la réussite : l’impression constante d’être un imposteur
On parle beaucoup du syndrome de l’imposteur depuis quelques années, mais je peux dire que je l’expérimente, ce syndrome, depuis plus de 30 ans.
Comme d’ailleurs plein de personnes qui, pourtant, donnent chaque jour le meilleur d’elles-mêmes dans leur travail.
Selon le Journal Of Behavior Science, 70% de la population active souffrirait de cette sensation d’usurper sa place, de ne pas se sentir à la hauteur, et de vivre dans la peur d’être démasqués.
70%, c’est énorme.
Et ces 70% se découpent ainsi : 75% de femmes pour 50% d’hommes.
Je vous parle en détail du syndrome de l’imposteur dans l’épisode 49 de ce podcast, mais ce qui est important aujourd’hui, c’est la manière dont il s’est manifesté en moi : alors que j’aurais eu toutes les raisons de me féliciter pour mon parcours professionnel et personnel, je persistais à me voir comme un loser qui n’avait pas fait d’études et qui ne méritait pas la place qu’il occupait.
Ce syndrome de l’imposteur a d’ailleurs eu plusieurs conséquences :
Premièrement, il m’a empêché de progresser autant que je l’aurais pu, car certains défis professionnels que je pouvais pourtant relever, comme par exemple mon poste de directeur général d’un groupe de librairies il y a quelques années, me mettaient dans un état émotionnel que je n’arrivais pas à supporter.
Deuxièmement, mon syndrome de l’imposteur m’a amené, de manière plus ou moins inconsciente, à me saboter moi-même. Même quand tout roulait, je mettais en place des stratégies pour échouer.
Troisièmement, je me focalisais uniquement sur mes échecs, jamais sur mes réussites, et comme j’ai eu un parcours professionnel très varié, chaque changement était pour moi la preuve de mon incompétence.
Pourtant, aujourd’hui, je souffre beaucoup moins de ce syndrome : même s’il reste présent, j’ai réussi, l’air de rien, à le mettre en sommeil.
Et si j’ai réussi à prendre le dessus sur lui, c’est parce que j’ai appris à célébrer mes petites victoires du quotidien.
Les méthodes les plus simples sont les plus efficaces
Vous trouverez plein de méthodes, et plein de coachs qui vous parleront du syndrome de l’imposteur, et qui vous proposeront toutes les méthodes les plus abracadabrantes pour parvenir à le surmonter.
C’est normal, il y a un vrai business autour de la souffrance au travail…
Ce que je veux en tous cas vous dire aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas besoin d’avoir une méthode complètement dingue pour parvenir à vous sentir légitimes.
Dans la continuité des épisodes 61 et 62 de ce podcast consacrés à la méthode des petits pas, je vous invite à vous focaliser sur les petites victoires du quotidien : c’est paradoxalement ce qui m’a permis de trouver de la confiance en moi, même sur de plus grands objectifs très structurants.
Voici la manière dont je procède. C’est ma méthode à moi, à vous de l’adapter à votre guise !
Chaque jour, je me fixe trois objectifs à accomplir. Ces trois objectifs sont les suivants :
- Un objectif professionnel
- Un objectif lié à mon projet personnel Les Chemins de la Frugalité
- Un objectif personnel lié à mon bien-être et à mon écologie personnelle
Si l’objectif professionnel peut varier, mon objectif lié à mon projet personnel est invariable depuis maintenant deux mois : publier, chaque jour, un épisode de podcast.
Quant à mon objectif personnel, il peut être sportif, puisque j’adore la course à pied, mais aussi culinaire, ou autre. L’idée, c’est de faire quelque-chose qui va vraiment me procurer du plaisir.
Et chaque jour, même si je peux vivre plein d’autres choses, je reste focus sur ces objectifs qui vont servir de fil rouge à ma journée.
Et chaque jour, lorsque je me couche, j’ai pris l’habitude de me féliciter d’avoir atteint ces objectifs.
Et je me fais parfois même des cadeaux pour me féliciter de ma constance.
Paradoxalement, cette écologie quotidienne a eu des résultats incroyables sur moi.
Je vous parlerai dans mon prochain épisode des effets cumulés, un concept extrêmement puissant, mais je vois trois résultats qui ont entièrement modifié mon rapport à mon syndrome de l’imposteur.
Premièrement, d’être capable chaque jour d’atteindre mes objectifs et de me féliciter pour ça m’a permis de prendre confiance dans ma capacité à atteindre même les objectifs les plus compliqués.
Deuxièmement, je progresse chaque jour dans mes compétences, et ça je le ressens ! Par exemple, je vois que je progresse tous les jours dans l’écriture de mes épisodes de podcast, et dans mon écriture en général, et ça, c’est extrêmement gratifiant.
Troisièmement, j’ai compris, ou plutôt j’ai pris conscience, dans mon incroyable capacité de faire, et je me rends aujourd’hui compte qu’elle est tout simplement hors du commun. Bref, j’ai un super pouvoir depuis des années, et je m’en rends enfin compte.
Si dans mon prochain épisode, je vous parlerai des effets cumulés qui sont la clé de cette méthode, je vais finir celui d’aujourd’hui en vous enjoignant à faire un exercice très simple.
Ce soir, avant de vous coucher, listez sur une feuille de papier vos trois réussites de la journée, même minuscules. Je vous garantis qu’il y en a toujours, il faut juste savoir regarder.
Et félicitez-vous, chaudement, pour ces trois réussites. Ça va vous sembler sur le coup ridicule, mais ce n’est pas grave : renouvelez demain, et encore après demain. et faites ça pendant au moins 7 jours en me croyant sur parole.
Vous verrez comme dans une toute petite semaine, le regard que vous portez sur vous-même sera déjà très différent.