Comment appliquer la méthode des petits pas pour une vie plus frugale ?

Comment utiliser la méthode des petits pas pour une vie plus frugale


Pendant des années, j’ai été convaincu que quand on désirait changer de vie, il suffisait tout simplement de le décider. 

Et hop ! Sur un claquement de doigts, on se retrouvait avec de nouvelles habitudes, de nouveaux comportements, et de nouvelles manières de penser. 

Autant dire que pendant des années, j’ai été d’une naïveté sans nom. Ou que j’avais ce que j’appellerai aujourd’hui l’enthousiasme de la jeunesse. 

Après cette minute en mode “vieux con”, je pense aujourd’hui que ma conviction trouvait son origine dans une idée fausse mais relativement répandue. 

L’idée que nous avons le contrôle. 

Et qu’il suffit d’actionner un bouton dans notre tête pour que la magie opère, tout simplement parce qu’adopter un mode de vie plutôt qu’un autre serait un choix rationnel. 

J’oubliais bien entendu une composante importante de nos choix. 

Ils ne sont pas dictés que par des critères rationnels : ils sont également conditionnés par des émotions, par les représentations que nous avons héritées de notre culture ou même de notre famille, bref, par plein de facteurs qui vont peser très lourd dans la balance de la décision. 

Au point de reléguer la dimension rationnelle au rang d’accessoire. 

Décider, c’est bousculer toutes les dimensions de notre être. Et c’est pour cette raison que choisir un nouveau mode de vie ne peut pas se faire du jour au lendemain. 

Le meilleur moyen, donc, de parvenir à adopter un mode de vie plus frugal sans se retrouver en permanence en dissonance cognitive, c’est d’adopter la technique des petits pas. 

Parce que pour que cette nouveau mode de vie devienne notre quotidien, nous allons devoir : 

  • Surmonter nos peurs
  • Apprendre de nouvelles compétences
  • Changer progressivement l’organisation de notre quotidien

Dans cet épisode, nous allons voir de quelle manière la méthode des petits pas dont nous avons parlé dans notre épisode 61 peut être une alliée précieuse pour amorcer tous ces changements et démarrer une vie plus simple. 

Surmonter nos peurs

Parmi les gourous du développement personnel existe une conviction fâcheuse qui a fait beaucoup de mal auprès des personnes chez qui elle a sévi. 

Celle qu’on peut tout changer du jour au lendemain. 

Par exemple, si je veux devenir végétarien ou vegan, il me suffit de décider et hop ! Du jour au lendemain, je supprime tout un pan de mon alimentation. 

Ou si je décide de devenir minimaliste, il me suffit de me débarrasser de tout ce qui m’encombre pour atteindre mon objectif et être plus heureux. 

Et si je veux me mettre à la méditation, il me suffit de me caler un créneau tous les matins. 

Et comme il s’agit de changements positifs dans nos vies, on peut forcément y aller sans aucune crainte ! 

Sauf que la réalité est toute autre… 

Car même les changements les plus positifs s’accompagnent de leur lot de peurs qui peuvent nous freiner ou nous empêcher d’avancer. 

Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’être humain est fondamentalement réfractaire au changement. 

Le changement, c’est un risque ! C’est le risque de tout perdre, même si le gain envisagé lui est bien supérieur. 

C’est d’ailleurs un biais cognitif connu : celui de l’aversion à la perte

En gros, nous accordons plus d’importance à la perte qu’à un gain potentiel, équivalent ou supérieur. 

Et ce biais est extrêmement fort ! 

C’est lui, par exemple, qui vous pousse à rester dans un job dans lequel vous êtes malheureux, qui vous empêche de vous débarrasser de toutes les vieilleries qui vous encombrent, ou qui vous amène à toujours faire les mêmes erreurs, simplement parce que cesser de les faire vous ferait perdre les repères que vous avez aujourd’hui. 

Vous comprendrez donc qu’on ne fait pas une croix sur ses peurs du jour au lendemain ! 

Mais pour y parvenir, la méthode des petits pas est extrêmement efficace, parce qu’elle permet de prendre son temps. 

Voici une technique que j’utilise et qui fonctionne bien : 

  • Je liste sur une feuille toutes mes peurs, sans exception, liées au changement envisagé. 
  • Une fois la liste dressée, j’essaie de classer ces peurs de la moins importante à la plus importante. 
  • Puis, en utilisant la méthode des petits pas, j’essaie de rationaliser chaque peur en partant de la moins importante. 

Cette dernière étape ne se fait pas en une journée : elle peut prendre plusieurs semaines, voire même plusieurs mois en fonction du changement envisagé. 

Mais cette méthode a une vertu : plus on surmonte de petites peurs, moins les peurs les plus fortes ont de l’importance. Moins elles nous freinent. 

Simplement parce que nous progressons à notre rythme pour surmonter chacune de ces peurs et qu’en partant des plus anodines, nous gagnons progressivement en confiance en nous et en notre capacité à les surmonter. 

Apprendre de nouvelles compétences

Une fois ce travail sur les peurs entamé, tout changement nécessite également d’apprendre à maîtriser de nouvelles compétences. 

En effet, les compétences que nous mettons en jeu au quotidien sont très fortement conditionnées par le milieu dans lequel elles s’exercent : c’est ce que nous appelons communément notre zone de confort. 

Cette zone dans laquelle nous sommes, pas nécessairement bien d’ailleurs, mais où nos compétences peuvent s’exercer sans que nous ayons à y penser. 

Pourquoi ? 

Parce que notre cerveau est fainéant, et qu’acquérir une nouvelle compétence nécessite pour lui de faire beaucoup d’efforts. 

Là aussi, la méthode des petits pas peut être extrêmement précieuse. 

Admettons par exemple que la compétence que je veuille acquérir dans mon parcours vers une vie plus frugale soit celle-ci : parvenir à me déplacer sans voiture. 

Il ne suffit pas, pour atteindre cet objectif, de vendre sa voiture ! La plupart des personnes qui ont abordé cet objectif ainsi se retrouvent rapidement à revenir en arrière. 

Parce qu’une fois qu’on a plus de voiture, comment faire ? 

Avec la méthode des petits pas, vous allez poser cet objectif au centre d’une feuille. 

Puis, vous allez lister (j’adore les listes) toutes les compétences dont vous allez avoir besoin pour y parvenir. 

par exemple et dans le désordre : 

  • Je vais devoir apprendre à me lever plus tôt
  • Je vais devoir rechercher les horaires des transports en commun autour de moi
  • Je vais devoir me remettre au vélo
  • Je vais devoir maîtriser le code de la route spécifique aux vélos
  • je vais devoir apprendre à porter un enfant en bas âge sur un vélo
  • Etc. 

De même que pour les peurs, classez ces compétences par ordre de priorité, mais cette fois de la compétence la plus importante à acquérir à la moins importante. 

Puis, donnez-vous des échéances : si vous décidez de vous débarrasser définitivement de votre voiture dans 6 mois, quels sont les points d’étapes vers cet objectif avec à chaque fois la compétence que vous devez valider. 

Et il en va de même pour plein d’autres objectifs comme consommer des fruits et légumes de saison, fabriquer son pain ou ses cosmétiques, etc. Plutôt que de vous focaliser sur le seul objectif, concentrez-vous sur les étapes pour y parvenir. 

Vous atteindrez vos objectifs beaucoup plus rapidement, et surtout durablement ! 

Changer progressivement l’organisation de notre quotidien

Ce dernier point est très clairement une conséquence des deux autres. Mais c’est clairement là que même les plus belles velléités peuvent échouer. 

Tout simplement parce que changer son quotidien, c’est vraiment se mettre en risque majeur. 

Pourquoi ? 

parce que notre quotidien, qu’il s’agisse de la manière dont nous l’organisons comme de ses aspects matériels (ce que nous possédons par exemple) est une prolongation de ce que nous sommes. 

Et que changer ce quotidien signifie nous remettre en cause profondément. 

Une de mes amies avait décidé, il y a quelques années, suite à un reportage vu sur Netflix de devenir minimaliste. 

En l’espace de quelques semaines, elle a fait le grand vide : elle s’est débarrassée de tout ce qu’elle possédait pour ne garder que le strict minimum. 

Sauf que là où elle aurait dû, théoriquement, se sentir plus heureuse, mon amie a en fait sombré dans une énorme dépression. 

Parce qu’elle avait perdu tous ses repères, du jour au lendemain. 

Elle avait pris conscience que tous ces objets qu’elle ne regardait même pas avait une importance pour elle. Et qu’en les perdant, elle s’était un peu perdue elle-même. 

Bref, soyez progressif ! 

Par exemple, avant de vendre votre voiture, commencez par ne plus la prendre un jour ou deux par semaine pour aller au travail. 

Puis à ne plus la prendre du tout. 

Enfin, commencez à organiser vos prochaines vacances avec le train comme moyen de locomotion, et en attendant, réfléchissez aux alternatives pour par exemple aller à la prochaine grande réunion de famille qui se tient dans un endroit inaccessible en transports en commun. 

Ce sont ces petits changements, progressifs, qui vous permettront au fil des semaines, de revoir en profondeur et sans heurts votre organisation. 

La méthode des petits pas, c’est certainement ma méthode la plus puissante pour parvenir à amorcer dans notre vie de grandes transformations. Restez focus sur les étapes à atteindre, et surtout, n’oubliez pas de célébrer vos victoires, même les plus petites ! 

C’est ce qui vous donnera le plaisir et la force de continuer à devenir la personne dont vous rêvez. 

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