Comment survivre à un échec et le surmonter

comment j'ai réussi à surmonter mon plus gros échec


L’échec, c’est un peu devenu une porte ouverte que tout le monde enfonce allègrement sur les réseaux sociaux. 

Chacun se doit de venir avec son petit discours sur l’échec, bien entendu toujours pour en tirer de belles leçons positives que personne ne s’applique, tout simplement parce que l’échec est une thématique qui engage. 

Sauf que la plupart des personnes qui parlent d’échec n’ont jamais connu de vrai échec. 

Ce qui a une conséquence : elles ne savent pas de quoi elles parlent. 

Personnellement, j’ai connu des échecs très cuisants. De vrais échecs. 

J’ai connu une liquidation judiciaire qui a été particulièrement violente. 

J’ai dû fermer ma deuxième entreprise pour parvenir à payer les dettes de la première. 

J’ai été victime d’un associé véreux. 

Et j’ai dû céder, sous la pression du liquidateur, mon travail de plus de 10 ans pour une minuscule bouchée de pain qui, vous l’imaginez bien, n’est même pas arrivée dans ma poche. 

Bref, l’échec, c’est quelque-chose que je connais très bien, et j’avoue que je ne me retrouve absolument pas dans les pseudo discours inspirants que je lis ici et là. 

Parce que quoi qu’on en dise, il n’y a absolument rien de positif dans l’échec. Et même s’ils ont pu m’apprendre des choses, ils ne m’ont absolument pas prémuni contre d’autres échecs ! 

Très clairement, je me serai parfaitement passé de les vivre. 

Dans cet épisode, je vais donc vous parler de ma relation à l’échec, très à contre-courant des discours ambiants sur le sujet. 

Mais je pense qu’il est temps de briser certaines illusions. 

Et pour commencer, il faut le dire, l’échec ça fait mal, très mal

Parce que le mythe de la personne qui arrive immédiatement à voir le positif dans son échec, c’est vraiment des conneries. 

Ou alors, c’est valable pour de tout petits échecs ! 

Mais quand on perd tout, du jour au lendemain, comme je l’ai vécu, qu’on réalise qu’on a été usurpé, et qu’on se retrouve seul parce que d’un seul coup, plus personne ne vous trouve intéressant, ce qu’on ressent est extrêmement violent. 

Et il faut énormément de temps pour se remettre du traumatisme qui a été vécu. 

Pour ne parler que de mon cas, la liquidation judiciaire de mon entreprise a eu lieu en 2020, il y a 3 ans, donc. 

Et j’ai fermé ma deuxième entreprise il y a un peu plus d’un an. 

Trois ans après l’échec le plus cuisant de ma vie, je peux le dire, je ne suis toujours pas remis. 

J’ai toujours une boule dans la gorge ou dans le ventre lorsque j’y pense, et rien que le fait d’en parler dans cet épisode me fait revivre la violence que j’ai subi. 

Et objectivement, 3 ans après, je n’en ai tiré aucune leçon de vie. 

Rien. 

La seule chose que j’ai réussi à faire, c’est me reconstruire. Mais très clairement, j’aurais largement préféré que tout ça n’arrive jamais. 

Certains me diront que ça m’a donné une expérience incroyable, que forcément, je suis maintenant beaucoup mieux armé pour affronter l’avenir. 

Là aussi, c’est une bêtise. 

Ce qui est clair, c’est que je suis beaucoup plus méfiant qu’auparavant. 

Mais cela ne m’a absolument pas armé pour l’avenir. Parce qu’un échec ne prémunit absolument pas contre un autre échec. 

Échouer ne signifie absolument pas qu’on va réussir… 

Comme d’ailleurs, réussir ne signifie absolument pas qu’on va forcément briller sur tous les projets qu’on entreprend ! 

En fait, notre cerveau adore créer des causalités là où il n’y en a pas nécessairement. 

Vous savez, cette idée que la roue tourne forcément, etc. 

Je vois par exemple beaucoup d’entrepreneurs qui ont rencontré un beau succès, mais qui lorsqu’ils se lancent dans un nouveau projet, ne parviennent pas à décoller. 

Je vois aussi des entrepreneurs qui réussissent tout ce qu’ils entreprennent. 

D’autres qui réussissent après un échec, et enfin d’autres qui échouent, quoiqu’il arrive. 

En fait, il n’y a pas de règles. 

Parce qu’il n’y a pas de roue qui tourne, parce qu’il n’y a pas de causalité. 

D’ailleurs, cette absence de causalité, c’est très clairement ce qui me fait le plus de bien et qui m’a beaucoup aidé à me reconstruire. 

Car une fois ses échecs soldés, l’ardoise est vierge ! Il n’y a pas de karma à porter, il y a juste les choix que je vais faire, ici et maintenant, et qui me permettront de continuer à avancer. 

Bref, si vous avez connu un échec, le plus important c’est de vous reconstruire

Parce qu’un échec est un traumatisme à part entière, au même titre qu’un accident ou qu’une agression. 

C’est quelque-chose qui vous marque en profondeur, et qui ne s’efface jamais. 

La seule chose que vous pouvez faire, c’est apprendre à vivre avec. 

Bref, si j’ai un seul conseil à vous donner, un conseil tiré de mon expérience, c’est de prendre le temps d’opérer cette reconstruction. 

Personnellement, j’ai fait l’erreur de vouloir remonter en selle trop tôt, de tout de suite relancer une activité, et ça a été une erreur qui a conduit à un double échec. 

C’est pour cette raison que je me suis mis en retrait pendant un peu plus d’un an. 

J’avais besoin de panser mes blessures une bonne fois pour toutes, et surtout de me reconstruire une vie ! 

Il m’aura fallu retrouver une activité professionnelle, un déménagement, et beaucoup, beaucoup de moments très difficiles pour parvenir à me dire que j’avais de nouveau envie de faire vivre un projet. 

D’ailleurs, quand j’ai eu l’idée de ce podcast, ce qui a été particulièrement drôle à posteriori, c’est que là où j’aurais été enthousiaste et fonceur quelques années auparavant, je me suis retrouvé terrifié et complètement paralysé à l’idée de me lancer et de passer à l’action. 

Et j’ai mis près de 4 mois pour enregistrer mon premier épisode, le trailer qui dure moins d’une minute. 

C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai adopté cette approche de ce projet très minimaliste, avec des objectifs minuscules, mais répétés quotidiennement : pour parvenir à lancer un projet ambitieux sans générer en moi d’angoisses trop importantes. 

Et même si j’ai conscience de ne pas encore être à mon rythme de croisière (beaucoup me disent que je devrais communiquer beaucoup plus par exemple), j’avance à mon rythme juste pour éviter de me retrouver à devoir batailler de nouveau avec mes anciennes angoisses. 

Mais j’avance, et je crois que c’est le plus important. 

Bien entendu, j’ai bien conscience que cet épisode est très à contre-courant, mais c’est la réalité de l’échec, une réalité sur laquelle il me semble important de lever le voile. Et d’avoir regardé cette réalité en face, c’est très clairement ce qui me permet d’avancer aujourd’hui avec confiance et sérénité. 

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Pin It on Pinterest