Les légumineuses (6/7) : les fèves

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Quand on me parle de fèves, je me retrouve immédiatement projeté en enfance, il y a plus de 40 ans maintenant. 

Je crois que pour moi, c’est vraiment la légumineuse qui me permet le plus facilement de me remémorer des moments de bonheurs simples que j’ai pu vivre lorsque j’étais petit. 

La fève, elle a pour moi le parfum des vacances d’été chez mes grands parents. Et pour être exact, la fève invoque vraiment en moi les souvenirs de mon grand-père. 

Je me rappelle de ces grosses cosses vertes qui, à l’époque, me semblaient prodigieusement démesurées, et qui recelaient lorsqu’on les ouvrait ces énormes grains verts si délicieusement sucrés et croquants. 

C’était un bonheur de les écosser avec mon grand-père et mes cousins, et c’est pour cette raison que parler des fèves aujourd’hui me procure autant d’émotions. 

Pourtant, la fève est certainement la plus mal-aimée des légumineuses : elle est rare sur les étals, et très souvent boudée tant si peu de personnes savent correctement la cuisiner. 

Dans cet épisode, je voudrais donc faire un focus sur la fève, cette légumineuse que vous devriez consommer tellement plus souvent ! 

La fève, la légumineuse la plus ancienne ! 

Saviez-vous qu’en Europe, la fève est consommée et donc cultivée depuis le néolithique ? 

On a souvent tendance à oublier que le haricot, qui est aujourd’hui la légumineuse star avec la lentille, n’est arrivé chez nous qu’à partir du XVème siècle ! 

La fève est vraiment la légumineuse qui a trôné sur l’ensemble du bassin méditérranéen. 

Pourtant, elle concentre également de nombreuses superstitions : représentation de la transmutation des âmes pour les égyptiens, mauvais présage pour les romains, ou encore parée de vertus aphrodisiaques qui la rendent impropre à la consommation pour l’église. 

Même si elle est déjà très largement consommée, la fève est loin d’être très populaire. 

C’est vraiment au moyen-âge qu’elle trouve toute sa place sur les tables ! 

D’ailleurs, je ne sais pas si vous le savez, mais le fameux cassoulet était réalisé au départ avec des fèves. 

Les qualités nutritionnelles des fèves 

Au-delà de leur riche teneur en protéines, les fèves sont particulièrement intéressantes parce qu’elles sont à la fois très nourrissantes et peu caloriques lorsqu’elles sont fraîches. 

Elles sont riches en vitamines, notamment en vitamine C, en oligo-éléments et en minéraux ! 

La saison des fèves fraîches s’étend de mars à septembre. 

Hors de cette période, on trouve les fèves sous leur forme sèche, certes plus caloriques, mais qui sont vraiment délicieuses une fois cuites en salades ou mijotées. 

Savez-vous comment cuisiner les fèves ? 

Fraîches, les fèves doivent être débarrassées de leur cosse pour pouvoir être consommées. C’est d’ailleurs un des éléments qui rebute le plus à consommer des fèves : lorsque vous les achetez fraîches, plus de la moitié seront jetées si vous ne savez pas valoriser les écorces. 

Une fois écossées, sachez que les fèves sont délicieuses crues : c’est d’ailleurs comme ça que j’aimais les manger quand j’étais petit. 

Vous pouvez également les cuire légèrement à l’eau pour les incorporer dans des salades, et bien entendu, les cuisiner comme un légume classique, mais si possible avec une cuisson assez rapide afin de ne pas perdre ses propriétés. 

Le gros avantage, c’est que tant qu’elle est fraîche, la fève a une peau très fine qui peut tout à fait être consommée. 

Sèches, comme toutes les légumineuses, la fève nécessite un temps de trempage important avant d’être consommée. 

Là, pas de surprise, vous devrez les faire tremper entre 12 et 24h avant de les consommer. 

Personnellement, je les fais tremper 24h comme les haricots secs. 

Une fois trempées, vous allez ensuite devoir les débarrasser de leur peau qui est très épaisse et désagréable à manger. La bonne nouvelle, c’est que cette opération est très rapide si vos fèves ont trempé suffisamment longtemps. 

Vous pouvez ensuite les cuisiner sans aucun souci ! Elles sont délicieuses mijotées avec des tomates, de l’ail et du cumin. 

Comment cuisiner les cosses de fèves ? 

Comme je le disais, beaucoup de personnes n’achètent pas de fèves parce qu’elles ont l’impression de devoir jeter plus de la moitié de ce qu’elles ont acheté une fois écossées. 

Sauf que les cosses de fèves se cuisinent, et qu’elles sont délicieuses ! 

Pour bien les cuisiner, choisissez des fèves avec des cosses bien vertes et sans tâches. Enlevez bien également les filaments qui sont désagréables à manger, un peu comme pour les haricots verts. 

Les cosses de fèves sont délicieuses en soupes, mais vous pouvez également en faire des tartinades délicieuses ! 

Faites les cuire et intégrez-les par exemple dans un houmous, vous m’en direz des nouvelles. 

Vous pouvez également les cuisiner en sauce, comme un légume vert : c’est excellent ! 

Bref, vous n’avez plus d’excuses : avec la fève, rien ne se perd. Et vous allez adorer découvrir ou redécouvrir cette formidable et délicieuse légumineuse. 

 

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