Minimalisme et écologie : est-ce que vivre simplement peut sauver la planète ?

est-ce que vivre simplement peut sauver la planète


Si nous voulons parvenir à diminuer nos impacts et à bien gérer la catastrophe climatique annoncée (pour les sceptiques, s’il y en a encore, je vous laisse lire le dernier rapport du GIEC qui est tout simplement édifiant), il n’y a pas trente-six solutions : nous devons parvenir à vivre plus simplement. 

Alors bien entendu, je ne suis pas naïf : je sais qu’une grande partie des émissions nous dépassent complètement pour les raisons suivantes : 

  • Le réchauffement climatique est à l’échelle mondiale
  • De nombreux pays sont, au moment où nous parlons, en train d’augmenter considérablement leurs émissions
  • À l’échelle de notre pays, la politique mise en place par notre gouvernement est tout simplement dramatique et ne permettra pas de tenir des objectifs ambitieux. 

Néanmoins, je reste convaincu que même à notre échelle, même si cela peut sembler dérisoire, nous pouvons parvenir à agir et que nous avons, chacun d’entre nous, une responsabilité. 

Même infime. 

Ces derniers jours, j’ai passé beaucoup de temps à vous expliquer cette notion absolument incroyable : les effets cumulés. 

Le fait que de minuscules changements, répétés, peuvent contribuer à changer les choses en profondeur. 

Il en va selon moi de même avec le fait de mener une vie plus frugale. 

Certes, à mon seul niveau, je ne changerai certainement pas grand chose. 

Mais commençons à imaginer que j’arrive à inspirer ne serait-ce que 10 personnes avec mon podcast, ou encore avec ma Page Facebook ou ma chaîne YouTube. 

Et que ces 10 personnes en inspirent elles-mêmes 10, et ainsi de suite. 

L’air de rien, mon tout petit changement de comportement peut commencer à amorcer un changement en profondeur. 

Néanmoins, est-ce que le simple fait de “vivre simplement” peut contribuer à sauver la planète ? 

Et bien pas nécessairement. 

Tout dépend de l’état d’esprit que nous avons lorsque nous décidons d’aller vers plus de frugalité. 

Dans cet épisode, nous allons voir que le minimalisme n’est pas, loin s’en faut, nécessairement une démarche écologique, et nous verrons également les conditions permettant d’être minimaliste tout en ayant une démarche parfaitement éco-responsable. 

Et pour commencer, croyez-moi ou non, mais le minimalisme est un vrai business

En fait, il en va du minimalisme comme du zéro déchet : à partir du moment où des entreprises commencent à s’emparer de la thématique pour générer du profit, les effets vont à l’inverse complet des objectifs qui étaient fixés au départ. 

Il y a quelques années, j’avais écrit un article sur le fait que le zéro déchet produisait paradoxalement de nombreux déchets ! 

Des personnes jetaient, par exemple, leurs contenants en plastique pour des contenants en verre. 

Elles achetaient une quantité monstrueuse d’objets soi-disant zéro déchet, mais qui au final en produisaient encore plus. 

Et même si ces personnes réduisaient de manière conséquente le contenu de leurs poubelles, elles n’avaient pas nécessairement un comportement aussi vertueux dans les autres domaines de leur vie. 

Et bien concernant le minimalisme, c’est exactement la même chose. 

On voit apparaître, par exemple, le mot “minimalisme” chez les fabricants de meubles, de cuisines, etc. 

J’ai même entendu ce mot chez un constructeur automobile. 

En voulant désencombrer, beaucoup de personnes génèrent des déchets totalement inutiles ! 

Et quand on décide de mener une vie simple, cela doit avoir un impact sur toutes les dimensions de votre vie, et pas uniquement sur son ameublement ou son alimentation. 

Quand je vois des personnes qui se disent minimalistes changer de téléphone portable une fois par an et prendre l’avion toutes les semaines, je me pose sincèrement des questions… 

Bref, même si je parle beaucoup de minimalisme dans ce podcast, car les deux notions sont liées, je préfère nettement utiliser le mot de frugalité qui véhicule selon moi d’autres valeurs. 

Nous avons deux objectifs : réduire notre consommation et donc notre production de déchets

Et pour y parvenir, nous devons donc renoncer à la croissance, qui est au cœur de notre système économique et politique. 

Pour bien comprendre pourquoi nous devons renoncer à la croissance, prenons l’exemple d’une personne qui a pour seul objectif de devenir plus riche. 

Pour s’enrichir, cette personne va, pour commencer, dépenser plus d’énergie. 

Elle va travailler plus, au risque de ne pas se respecter, ou au risque de ne pas respecter les personnes qui vont travailler avec elle. 

Et au fur et à mesure que cette personne va gagner plus d’argent, celle-ci va également commencer à l’utiliser. 

Elle va par exemple prendre une maison ou un appartement plus grand, elle va acheter de beaux meubles, elle va commencer à voyager, etc. 

Bref, elle va commencer à accumuler, tout simplement. Même si elle décide, d’ailleurs, d’avoir un intérieur minimaliste ! 

C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai la conviction qu’il n’y a absolument rien à attendre des entreprises, même des entreprises les plus vertueuses. 

Car la logique même de fonctionnement d’une entreprise va à l’encontre des objectifs liés à l’adoption d’une démarche frugale, et ce quelle que soit l’échelle. 

Les deux étapes d’une réelle démarche frugale ET écologique

La première étape, c’est d’apprendre à se contenter de ce que nous avons en renonçant définitivement à la croissance. 

je vois déjà les boucliers se lever, mais il n’y a pas d’autre solution : il n’y a pas de croissance durable, ou de croissance vertueuse. 

Parler de croissance durable, ce n’est qu’un énième bullshit entrepreneurial et politique. 

Et nous devons apprendre à nous contenter de ce que nous avons, tout en ayant conscience que nous avons beaucoup trop ! 

Et que ce trop est aujourd’hui la cause de la catastrophe climatique qui s’annonce. 

La deuxième étape, donc, c’est de réduire. 

Et drastiquement. 

Parce que sans une approche frugale à grande échelle, il n’y a pas de solution : notre parcours sur cette planète se terminera dans le mur. 

Alors bien sûr, les défis auxquels nous sommes confrontés sont importants… 

Car parvenir à l’objectif de deux tonnes par personne et par an à l’horizon de 2050 (qui est d’ailleurs déjà un horizon trop lointain) est loin d’être une mince affaire. 

Il va falloir revoir en profondeur notre système économique. 

Il va également falloir remettre en cause notre organisation sociale. 

Il va falloir repenser le travail, et donc la répartition de nos ressources. 

Il va aussi falloir apprendre, individuellement et collectivement, à nous contenter de très peu. 

Car plus la population mondiale augmentera, plus la part qui permettra à chacun de vivre diminuera en conséquence. 

Autant de défis auxquels absolument PERSONNE, aujourd’hui, à l’échelle de nos gouvernements, ne se confronte.

Et c’est pour cette raison que toutes les actions entreprises aujourd’hui sont, que nous le voulions ou non, vouées à l’échec. 

Mais rappelez-vous d’une chose : vous pouvez déjà agir à votre minuscule échelle et chercher à inspirer les personnes autour de vous. 

Aussi dérisoire que cela puisse être, c’est selon moi de ces tout petits pas individuels que viendra un changement profond. 

 

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