Mon écologie personnelle (2/7) : comment j’ai réussi, à 45 ans, à me recentrer sur l’essentiel

comment j'ai réussi à 45 ans à me recentrer sur l'essentiel

Jusqu’à l’âge de 45 ans, j’ai été obsédé par une seule chose : il fallait à tout prix que je réussisse, que mon entreprise, à l’époque une agence de marketing, devienne la plus grosse agence du monde. 

J’avoue, c’est super prétentieux. Mais dans ma tête, c’était à peu près ainsi que ça se formulait ! 

Il faut dire que je suis l’exemple typique du mec qui est parvenu à se faire tout seul. 

J’ai grandi dans une famille où il n’y avait ni argent, ni amour. Seulement beaucoup de cris et d’indifférence. 

J’ai réussi à m’en extirper, pas forcément dans un très bel état psychologique, en me répétant que faire des études serait ma porte de sortie… 

Sauf que faute d’argent, je n’ai jamais réussi à finir mes études. 

S’est alors enclenchée une spirale inéluctable, en mode descente aux enfers, où je me suis même retrouvé sans domicile, hébergé par des amis, pour ne pas me retrouver à la rue. 

Je ne vous dis pas tout ce que j’ai dû faire pour arriver à survivre à cette époque, ce n’est clairement pas l’objet de ce podcast. 

Mais j’ai eu, à ce moment, la chance de trouver un travail alors que je galérais depuis des mois dans des petits jobs qui me donnaient à peine de l’argent de poche. 

Un vrai travail, dans une grande entreprise, et avec un vrai salaire. 

J’ai donc pris une décision : même si ce travail ne me passionnait pas, j’allais m’y accrocher, quoiqu’il arrive. 

Il faut dire qu’à l’époque, j’avais un peu moins de 25 ans, j’avais déjà les mêmes passions qu’aujourd’hui. 

Des passions toutes simples. 

J’adorais cuisiner, j’adorais fabriquer des trucs avec mes mains… Et j’avais déjà, plus par la force des choses il faut l’avouer, une vie particulièrement frugale. 

Mais j’avais déjà cette ingéniosité de parvenir à valoriser même les choses les plus triviales pour en faire des trucs extraordinaires. 

Néanmoins, je n’imaginais même pas qu’il était possible de faire quelque-chose avec ces passions. 

D’autant plus qu’à l’époque, il n’y avait ni internet, ni les réseaux sociaux, ni toutes ces choses qui permettent d’être visibles. 

J’ai donc mis mes passions de côté et je me suis mis à la vente. 

Et je suis devenu un plutôt bon vendeur. Même très bon. 

Et pendant plusieurs années, d’abord dans l’exploitation cinématographique, puis dans une librairie, j’ai laissé libre cours à mon ambition. 

Je me suis même retrouvé à diriger des magasins, et je commençais à très bien gagner ma vie. 

Sauf que lorsque je rentrais le soir chez moi, ce que j’aimais faire, c’était me faire plaisir en fabriquant des trucs avec mes mains, comme je le faisais depuis toujours. 

Le virage : à 38 ans, je décide de créer ma boite

À 38 ans, je me suis retrouvé dans une situation complètement inédite. 

Je faisais un travail pour lequel j’étais doué, et qui me payait plutôt bien, mais que je détestais. 

Mais un travail pour lequel, de peur de le perdre et de me retrouver de nouveau à la rue (je vous parlerai cette semaine de mon syndrome de l’imposteur), je mobilisais toujours 200% de mon énergie, en fait beaucoup plus que n’importe lequel de mes collègues. 

Résultat : à force de tout donner, j’ai fait un burnout, le tout premier d’une série de trois qui ont jalonné les années qui ont suivi. 

Pendant près de 6 mois, j’ai été incapable de faire quoi que ce soit. Et pendant 6 mois en arrêt maladie, on cogite. 

Je me suis dit que même si je ne savais pas du tout ce que j’avais envie de faire, je n’avais par contre pas l’intention de reprendre mon travail. 

J’allais créer mon entreprise. 

Sauf que lorsque je me suis posé la question de l’activité de mon entreprise, je suis vite retombé dans mes anciens travers. 

Et je me suis retrouvé à créer une entreprise dans le secteur du marketing digital et de la vente, alors que tout en moi voulait vivre autre chose. 

Tout en moi voulait faire vivre mes passions qui étaient toujours les mêmes : cuisiner et fabriquer des trucs avec mes mains. 

Mais une fois de plus, j’ai mis un mouchoir sur mes envies, et j’ai laissé libre cours à mon ambition dévorante dans une activité que je n’aimais pas. 

Et bien entendu, j’ai encore une fois tout donné dans mon activité. 

Sauf qu’au delà de ma réussite, mon corps, lui, a décidé de dire stop, a décidé de se rebeller contre la chape de plomb que je mettais sur ce à quoi j’aspirais au plus profond de moi. 

Je me suis mis à grossir. Plus de 50 kilos. 

Et je pleurais tous les jours, même si devant mes employés et mes clients, j’essayais de faire bonne figure. 

C’est alors que j’ai fait mon deuxième burn-out, mais cette fois très différent. Car quand on est entrepreneur, pas question de prendre 6 mois pour se remettre. 

Comment est-ce que je m’en suis sorti ? 

C’est là que j’ai pris la décision de revenir, tout doucement à l’essentiel. Même si à ce moment-là, l’essentiel ne voulait pas vraiment dire grand chose pour moi. 

Je crois qu’à l’époque, l’essentiel, c’était simplement parvenir à ce qu’on me foute enfin la paix, et surtout me retrouver.

J’ai fait un régime, je me suis mis au sport, et j’ai commencé, dans ma cuisine, à laisser libre cours à une de mes passions, et ça pour la toute première fois : ma passion pour la fabrication de savon. 

C’est alors qu’a germé une idée dans ma tête : et si ma passion pour le savon devenait mon ticket de sortie ? 

J’ai donc créé, en parallèle de mon entreprise, dans ses locaux, même, ma savonnerie Les Savons de Lionel en me donnant un an pour que ce projet devienne mon activité principale. 

A ainsi commencée une période, qui au final avec le COVID aura duré quasiment trois ans, où j’ai amorcé un changement de fond dans ma vie. 

J’ai, en trois ans, décidé de me concentrer enfin à ce qui me plaisait vraiment, à ce qui me faisait vibrer depuis aussi longtemps. 

Et cette renaissance, qui ne s’est pas faite sans douleur, c’est ce que je vous raconterai demain. 

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