Prendre soin de soi, c’est très bien, si on prend aussi soin des autres

prendre soin de soi c'est aussi prendre soin des autres


La notion de self-care est une notion essentielle en développement personnel, une notion si importante qu’elle en arrive la plupart du temps à prendre le pas sur le soin que nous devons aux autres et à notre environnement. 

Il faut dire que le développement personnel, depuis quelques dizaines d’années, et surtout depuis son essor lié au digital, s’est très fortement auto-centré. 

Prendre soin, c’est avant tout prendre soin de soi. 

Et les autres, ou l’environnement dans lequel nous vivons, sont plutôt vus comme des freins à cette aspiration au développement de soi plutôt que comme une condition. 

Dans cet épisode, je voudrais vous montrer que sans les autres, le soin qu’on se donne à soi-même ne vaut rien. 

Et qu’être frugal ne signifie pas, comme je l’ai beaucoup trop vu et lu, alléger uniquement sa propre vie ! C’est aussi et avant tout une redéfinition de son rapport aux autres. 

J’avoue, je n’en peux plus du développement personnel 

Bon, je sais, ce podcast est aujourd’hui classé dans la rubrique des podcasts dédiés au développement personnel. 

Mais je réalise que je ne me reconnais pas dans la plupart des contenus que je peux y trouver. 

Comme d’ailleurs dans les blogs, les livres, ou encore les vidéos sur YouTube consacrées à l’optimisation de soi. 

Le problème selon moi, c’est que tous ces contenus ne traitent la plupart du temps que d’un tout petit bout du sujet. 

Leur objectif : nous faire devenir une meilleure version de nous même, que ce soit par le sport, la méditation, ou encore la frugalité et le minimalisme. 

Sauf qu’il ne suffit pas de s’optimiser soi-même pour parvenir à construire une relation harmonieuse avec les autres et le monde qui nous entoure. 

S’optimiser soi-même, au détriment du reste, comme si nous étions au centre de tout, ça revient selon moi à devenir un super-ego, et je peux vous garantir que ce monde pas si cool que ça, pour le côtoyer, du développement personnel, en est rempli jusqu’à la gueule. 

Et malheureusement, ces super-egos ne réalisent pas que sans les autres, ou déconnectés du monde qui les entourent, ils ne sont en définitive que bien seuls et bien pathétiques. 

Par exemple, cette personne qui décide de divorcer parce qu’elle estime que son conjoint n’est plus à sa hauteur, alors qu’elle ne s’est jamais souciée de ses besoins et de ses aspirations. 

Ou encore, cette personne qui décide de partir vivre à la campagne pour être dans un environnement ressourçant, mais qui roule en 4×4 et ne trie pas ses poubelles. 

Pourtant, le soin des autres a longtemps été au coeur de toute démarche de développement personnel 

Pour ne pas dire de toute démarche spirituelle, puisque c’est de ça dont il s’agit, peu importe que le chemin emprunté soit une religion, une pratique sportive, ou encore la méditation. 

Tous ces chemins n’ont qu’un seul objectif : nous faire devenir de meilleures versions de nous-mêmes. 

Mais si on essaie d’aller un peu plus loin, pourquoi exactement faisons-nous tout ça ?

Où est la noblesse de notre démarche si notre objectif est simplement notre “accomplissement” ? 

Quel est le plaisir d’arriver seul au sommet de la montagne si pour y arriver, on a dû laisser du monde sur le chemin ? 

Pourtant, historiquement, la notion de développement de soi a toujours été indissociable d’autrui. 

Cet autre qui n’est pas, d’ailleurs, un simple moyen pour parvenir à la réalisation de soi, comme on le voit chez certains gourous du développement personnel, mais qui en est la fin et la condition. 

C’est en me consacrant à l’autre, en prenant soin des autres, que je deviens réellement moi-même. 

Bien entendu, cette vision du développement personnel ressemble beaucoup à ce que peuvent affirmer nos religions, mais si on va au-delà (je dois avouer que je ne suis pas quelqu’un de très religieux), est-ce pour autant dénué de sens ? 

À quoi bon être en pleine forme et accomplir des exploits de folie si ce n’est pas pour aider des personnes autour de soi à se sentir bien elles aussi ? 

Par exemple, j’aime énormément ce que me disait un ami qui, comme moi, avait perdu beaucoup de poids. 

Lorsque je lui avais posé la question de sa motivation, il m’avait expliqué qu’il était triste de voir son petit garçon de 8 ans prendre le même chemin que lui et rester enfermé en permanence à la maison à regarder la télévision. 

Il avait perdu du poids pour pouvoir faire des activités avec son fils. Pour le bien-être de son fils. Et il s’était rendu compte, ensuite, qu’il se sentait beaucoup mieux comme ça. 

Ou encore, cette amie qui s’est mise à la méditation, mais qui s’épanouit vraiment en allant, avec un immense sac poubelles, nettoyer les plages marseillaises de ses déchets le week-end. Et qui m’explique que ces moments valent mieux que toutes les séances de yoga ! 

Bref, je suis convaincu que nous devons revoir notre conception du développement personnel en remettant autrui au centre. 

Je ne suis pas le centre du monde : je vis en permanence en interaction avec les autres et le monde

Lorsque j’ai décidé de mener une vie plus frugale, je me suis vraiment posé la question : pourquoi est-ce que je décide de faire ça ? 

Est-ce que c’est simplement pour économiser de l’argent (gros sujet sur YouTube dès qu’on parle de frugalité) ? 

Est-ce que c’est juste pour me sentir bien ? 

Quelle est la finalité d’une vie plus frugale ? 

Immédiatement, j’ai corrélé ma démarche de frugalité à mes préoccupations environnementales et sociétales. 

Dans un contexte d’urgence climatique accéléré, mais aussi dans un contexte où les inégalités n’ont jamais été aussi importantes, bref, dans un monde et une société malades, avoir un mode de vie frugal est selon moi la seule manière de diminuer au maximum mon impact. 

Parce que j’aime passionnément la planète sur laquelle je vis, parce que je respecte les personnes qui m’entourent, qu’il s’agisse de mes proches mais aussi les personnes avec lesquelles j’interagis au quotidien, je décide de mener un mode de vie frugal. 

Mon grand plaisir ? Et là où ma démarche me rend vraiment heureux ? 

C’est lorsque je vois sur ma page Facebook des personnes qui décident de se lancer dans la fabrication d’un levain, ou encore d’un plat 100% végétal. 

C’est lorsque je vois des personnes arrêter d’acheter des produits de toilette industriels pour acheter les savons d’un artisan, voire pour les fabriquer elles-mêmes. 

C’est aussi, dans ma sphère plus entrepreneuriale, quand je vois des entreprises avec lesquelles je travaille mettre en place des stratégies pour engager leurs équipes et s’engager elles-mêmes vers une réduction de leurs impacts. 

Bref, arrêtez de vous mettre au centre de votre petit monde ! 

Vous n’êtes, et je ne suis, le centre de rien. 

Nous n’existons qu’en interaction avec toutes les personnes qui peuplent cette planète, et en interaction avec la dite planète. 

C’est pour cette raison que votre finalité, quelle que soit votre démarche, ne peut être que le bien-être des autres et du monde dans lequel nous vivons. Bref, réfléchissez à votre utilité, et mettez en place des actions concrètes. 

Sans cela, vous n’êtes qu’un super-ego. Et tout ce que vous pouvez faire ne vous mènera à rien. 

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